Je ne suis pas malade mais CAPABLE!
C’était en début d’année 2012, j’apprends avec surprise que je suis enceinte. J’avais toujours eu l’intime conviction que j’aurai mes enfants avant mes 30 ans, voilà! Déjà petite, j’avais l’idée que je leur transmettrai beaucoup, que je partagerai avec eux tout ce qui m’émerveille dans la vie. Je voulais être une maman pleine d’énergie. Voilà l’image nébuleuse que je me faisais de ma potentielle future maternité. Rien de bien précis! J’étais la première de toutes mes amies/copines à attendre un bébé. Je n’avais pas reçu de partage d’expérience de parents de ma génération. J’étais loin d’imaginer qu’accoucher en Maison de Naissance était possible…
Le chemin vers une naissance naturelle
Pourtant j’ai très vite senti que le parcours de la grossesse encadré à la maternité ne serait pas pour moi. Jamais je n’avais été hospitalisée de ma vie. J’étais en pleine santé et j’avais l’intime conviction que j’étais CAPABLE, comme ces milliards de femmes avant moi, de donner naissance à cet enfant naturellement. Pourquoi serais-je aller accoucher auprès de médecins inconnus, sous des néons agressifs, les pieds dans des étriers métalliques froids et inconfortables??? Ma gynécologue me dit que je dois vite m’inscrire dans une maternité car les places sont vite pourvues à Paris… ça sent déjà le truc foireux!! Je lui fais alors part de mon envie de ne pas accoucher à la maternité mais à ce stade je n’avais pas de plan B et elle non plus!
Je me rends quelques semaines plus tard à la maternité la plus proche de chez moi. Et là j’hésite entre le rire nerveux, les pleurs et l’ahurissement!!! La maternité aurait bien besoin d’un rafraîchissement général, l’ambiance est glauque et tellement impersonnelle. Aïe aïe aïe! La secrétaire, le regard vide, me demande d’uriner dans un gobelet étrangement identique à celui où elle boit son café.
La gynécologue après quelques questions très directes et purement médicales me demande de me déshabiller pour m’examiner et, sans aucun préambule, ni délicatesse envers le papa, examine mon col de l’utérus. La boucle et bouclée! Je préfère encore accoucher sur mon canapé avec deux pompiers dans mon salon que d’être considérée comme un numéro pour donner la vie!!!
Et concrètement, je fais comment pour donner vie à mon enfant en étant respectée et en sécurité?
Heureusement aujourd’hui Internet nous donne accès à toutes les informations que l’on n’imaginait même pas trouver. À l’époque je ne savais pas qu’en France, les Maisons de Naissances étaient en expérimentation. En Belgique, elles existaient déjà… Au fil des recherches je découvre qu’une Maison de Naissance, le CALM (Comme À La Maison) est en expérimentation dans le 12ème arrondissement de Paris! C’est donc la grosse fiesta à la maison ce soir là! Je prend rendez-vous pour la prochaine réunion d’informations à l’issue de laquelle nous pourrons déposer une demande pour être suivis, des 3 mois de grossesse jusqu’au post natal. Cette réunion m’enthousiasme complètement! Je rentre à la maison pleine d’espoir et impatiente de savoir si ma demande à été acceptée par l’équipe de sages femmes. Quelques semaines plus tard nous recevons un appel d’une sage femme qui nous annonce que nous pouvons être suivi au CALM.
Alors voilà pourquoi nous avons décidé d’être accompagné à donner la vie, à accoucher dans une Maison de Naissance.
Le suivi Global
Le suivi y est global et ce n’est pas rien de le dire! Non seulement c’est la même sage femme qui suit le couple tout au long de la grossesse, pendant l’accouchement, en post natal à la maison et à la Maison de Naissance mais c’est aussi une réelle pris en compte de qui vous êtes, comment vous vivez cette grossesse, comment les frères et sœurs éventuels le vivent, quels sont vos peurs, questions, désirs, besoins particuliers. En plus du suivi médical basique, vous êtes pris en considération CORPS ET ÂME! Désormais votre sage femme fera parti de votre entourage intime durant cette période sensible qu’est la grossesse. Tout cela construit au fil des mois, un climat de confiance absolu tellement nécessaire le jour de l’accouchement.
Un accouchement naturel/physiologique
Ce qui m’importe de partager avec vous est que notre corps est fait pour porter et mettre au monde un bébé, alors faisons lui CONFIANCE! Notre bassin n’est pas trop étroit. Et notre mental est bien plus solide que ce qu’on peut imaginer. L’histoire de notre famille lui appartient, nous sommes pur potentiel! Laissons nos croyances limitantes de côtés! Allez les filles!!!
Sérieusement, on sécrète d’ingénieuses hormones pendant la grossesse, le travail et la délivrance. Ces hormones aident notre corps à s’adapter à chaque phase du long processus de la création de ce magnifique bébé à venir! En fait tout est prévu et fonctionne depuis la nuit des temps à partir du moment où l’on laisse la femme libre de se mouvoir, de boire, de manger, de crier ou chanter comme elle l’entend. Et c’est cette liberté que permet l’accouchement à la Maison de Naissance.
J’ai pu profiter de l’eau chaude de la baignoire, du tissu où me suspendre, du vrai lit chaleureux pour trouver la position qui me convenait le plus à chaque moment. tout cela est sur place, dans les deux chambres de la maison de naissance où l’on peut choisir d’accoucher. Si l’inconfort arrivait ma sage femme me suggérait une autre position sans jamais m’imposer quoi que ce soit. Elle veillait simplement à ce que tout se déroule dans l’ordre des choses, tout au long de la grossesse, comme lors de l’accouchement, et pendant le postpartum.
Juste l’essentiel : Un papa, une sage femme et mes draps!
Simplement la confiance, un regard qui vous porte et quelques mots de soutien. C’est de ça dont j’avais besoin réellement, ça et de mes draps turquoises! Voilà ce que la sage femme apporte en plus: le soutien nécessaire et non intrusif dont une femme (et le papa!) a besoin pendant la grossesse et l’accouchement. Elle questionne, observe et écoute beaucoup, ausculte avec délicatesse et après votre consentement seulement. Je n’ai même pas le souvenir que l’ouverture de mon col de l’utérus ait fait l’objet d’un examen. On m’a laissé TRANQUILLE! Ni forceps, ni ventouse, ni épisiotomie, ni cordons ombilical coupé rapidement, ni position obligatoire, ni bain ou pesée précoces pour bébé. Une fois né, ton bébé est posé sur ton ventre en peau à peau. La sage femme s’éclipse quelques minutes et vous laisse ce moment magique de la rencontre, rien que pour vous! Accoucher dans une Maison de Naissance s’est revenir à l’essentiel: l’humain et sa nature!
Comme À La Maison
Donner naissance dans mes draps était un détail qui compte… Alors je vous laisse imaginer le plaisir de retrouver mon propre lit dès la première nuit qui a suivi la naissance de mes filles. Quel confort de porter mes vêtements, de retrouver mon sweet home, de manger ce que je veux à l’heure que je veux. À partir du moment où la sage femme s’est assurée que maman et bébé vont bien, le retour à la maison est possible. Après de gros câlins, deux tétées, une douche pour moi et un petit déjeuner, nous sommes rentrés chez nous en taxi avec bébé en écharpe de portage.
Si se retrouver seuls à la maison avec son nouveau né peut paraître effrayant, nous l’avons très bien vécu. Notre sage femme était joignable à tout moment. Nous avons reçu sa visite pendant plusieurs jours au sein de notre petit nid douillet. Donner son premier bain à bébé dans notre salle de bain était bien plus rassurant et nous a permis de prendre nos marques tout de suite. Résultat, nous étions confiants tout de suite! Du côté de bébé cela me parait évident aujourd’hui: c’est tellement plus simple de commencer par découvrir la vie au sein du cocon familial. À travers la paroi utérine, le bébé connait déjà son chez lui. Il a déjà entendu la voix de ses proches, les sons de la maison, le rythme de vos pas dans l’escalier… Ainsi il découvre le monde en DOUCEUR.
Pas de péridurale, la pleine conscience et la pleine santé!
Accoucher en maison de Naissance signifie ne pas bénéficier d’une péridurale. J’avais choisi ce lieu pour donner naissance en parti pour cela. J’étais bien décidée à accoucher le plus naturellement possible! Pourtant j’avais tout aussi peur de la douleur que j’allais inévitablement ressentir pendant l’accouchement. J’ai très vite abordé ce sujet avec ma sage femme. Nous avons tellement travaillé le sujet les premiers mois! En conséquent, à 7 mois de grossesse mes angoisses avaient totalement disparut. Je ressentais une excitation impatiente. J’étais prête à accoucher et à embrasser les vagues de douleurs qui allaient m’AIDER à mettre au monde mon bébé!!!
C’est avec cet état d’esprit que ma première fille est né en 2h50. Je ne m’y attendais pas moi même. On vous dit tellement que c’est long un accouchement. Mon état d’esprit était plus fort que les conditionnements extérieurs. Cet accouchement « rapide » est aussi dû selon moi à l’absence de péridurale. J’ai pu être en totale possession de mon corps, de mes ressentis et de mes capacités. Je savais quand pousser avant que la sage femme m’indique que c’était le bon moment. J’ai pu me lever et marcher 30 minutes après la naissance. J’étais la maman pleine d’énergie que je rêvais d’être, dès les premières heures et les premiers jours de ma fille. Cela valait bien quelques heures de douleurs intermittentes.
Accoucher dans une Maison de Naissance, c’est se donner la chance d’être acteurs de sa grossesse, de son accouchement. C’est une façon d’entrer dans ce nouveau rôle de parent en pleine conscience et avec le plus d’harmonie possible. Mai il n’y a pas que les Maisons de Naissance qui peuvent t’accueillir pour accoucher naturellement. Jette un œil à l’article « Où accoucher naturellement? » pour en savoir plus!
J’espère que ce long article vous a aidés, parents. N’hésitez pas à me poser vos questions où a commenter. Je serai heureuse de vous répondre. Je vous prépare un article dédié à l’accouchement sans péridurale pour très bientôt.
Pour ne rien louper le l’actualité de Point de chausson, rejoins nous sur Instagram!