Voici un article qui me tient particulièrement à cœur. Accoucher avec ou sans péridurale? Voilà une question que chaque future mère se pose au moins une fois. Changer d’avis sur ce sujet est assez fréquent. Alors je vous dis pourquoi accoucher sans péridurale à été un point de départ vers un moi bien plus confiant et fort face à la vie!
Je ne suis pas malade!
Pourquoi je me ferai anesthésier alors que je ne vais pas subir d’opération? Mon corps va se mettre en branle, s’ouvrir comme jamais pour donner la vie. Où est le problème? Cette intense douleur me direz-vous. D’accord, mais comment ont fait toutes ces femmes avant moi? La péridurale pour soulager les douleurs de l’accouchement se démocratise seulement dans les années 1970. L’espèce humaine n’a pas attendu cette invention pour proliférer sur notre planète, alors on doit largement pouvoir s’en passer! Voilà la réflexion que je me fais lors de ma 1ère grossesse. Je sens la femme puissante se réveiller en moi. Je choisis d’accoucher physiologiquement dans une Maison de Naissance, donc sans péridurale. C’est le départ vers la découvre des différentes facettes de moi même…
Mes peurs et leurs priorités
Dès ma 1ère grossesse, mes convictions pour un accouchement naturel sont fortes, il n’empêche que le mythe de l’atroce douleur de l’accouchement reste tenace. Merci les scènes de cinéma, les reportages sur l’accouchement en Afrique vus bien trop jeune, les mythes véhiculés par notre société du « 0 Risque ». J’écoute mon ressenti, qui me dit que ma peur de la pose de la péridurale est bien plus grande que la douleur naturelle des contractions. C’est ça: j’ai plus confiance en moi même qu’en la médicalisation de la naissance, cet événement de la vie des plus naturels qui soit. Je ne soupçonnais pas à quel point mon mental allait m’aider!
La nature est bien faite
La préparation à la naissance avec la même sage femme tout au long de la grossesse permet d’instaurer une relation intime et de confiance propice pour travailler son état d’esprit en profondeur. Car au delà de la plus grande compréhension de mon corps (mon bassin, mon utérus, mon vagin, mon périnée et mes hormones!), j’ai surtout appris à considérer la douleur des contractions pendant le travail comme une chance, une vague d’énergie pour m’AIDER à faire sortir mon bébé.
Je ne devais plus me battre, me défendre contre la douleur mais au contraire l’accueillir et lui laisser la place d’agir de façon optimale pour aider mon bébé à descendre. L’avantage des contractions, c’est qu’elles arrivent par vagues. Dans le creux de la vague, la douleur est latente. Tu ne la ressens pas, c’est le moment de se détendre pleinement, de la tête aux bouts des orteils. Puis la vague monte petit à petit jusqu’à son sommet, où la douleur est à son intensité maximale. Une fois ce pic passé, la vague se retire et la douleur s’estompe pour laisser place à un moment de calme… avant la prochaine vague.
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Savoir que la douleur va s’arrêter même si c’est seulement jusqu’au prochain pic, m’a permis de relativiser mon ressenti. Résultat, à 7 mois de grossesse, je ne tenais plus! J’étais plus qu’impatiente à l’idée de vivre la naissance de ma 1ère fille. La peur avait laissé sa place à l’enthousiasme!
L’eau et ses bien faits
En parallèle de mon suivi avec ma sage femme, j’allais chaque semaine à la préparation à la naissance en piscine. Cela ne veut pas nécessairement dire accoucher dans l’eau. C’est un vrai moment pour moi où je profitais du soutien de l’eau pour me sentir légère et détendue. Cette préparation à la naissance en piscine avec une sophrologue a été un véritable levier de détente lors de mes accouchements. Je t’explique. Durant 1h30, tu réalises une série d’exercices très doux dans l’eau tout en émettant un son grave tel un chant. Cela détend le périnée . Le mouvement et le chant permettent de prendre conscience de la souplesse du corps. Et aussi de la détente que l’on peut se procurer à soi même.
Retrouver cette détente est si important lors du travail de l’accouchement. C’est elle qui va permettre à la contraction d’être le plus efficace possible. Se connecter à cette détente régulièrement pendant la grossesse permet de la retrouver plus facilement le jour J.
Le pouvoir du son grave reste ma clé secrète pour traverser les contractions. Cela permet de crier en détente pour accompagner la douleur. Les vibrations du chant grave se propagent dans le corps avec une fréquence qui ordonne au bas du corps de se détendre. J’en ai testé la puissance lors de mon 2ème accouchement. Dans un court moment de désespoir, je suis passé du son grave lors des pics de douleur au cri atroce de douleur. Là mon corps s’est contracté, la douleur était encore pire à vivre. Puis ma sage femme m’a suggéré de reprendre les sons graves. Et là, tout s’est estompé! La douleur était toujours présente mais comme sous contrôle, supportable!
Accoucher en conscience
Accoucher sans péridurale était pour moi une façon de vivre pleinement ce passage de vie. Je voulais être actrice de ce moment intense de ma vie. Ressentir la douleur, mais aussi les signes qu’envoient le bébé ou le corps pour agir au bon moment. Je savais quand pousser mon bébé, je sentais sa tête appuyer sur mon rectum. Le besoin de pousser ne pouvait pas être ressenti plus clairement!!!
Après 2 accouchements complètement différents tant dans l’intensité de la douleur que dans la durée, je n’ai toujours pas changé d’avis. La naissance de mon aînée a été très rapide. je n’ai pas eu le temps de transpirer! Même si la douleur relevait d’une intensité inconnue, je sais que mon état d’esprit à tout épreuve, la confiance que j’avais en ma capacité à accoucher par moi même a largement contribué à la rapidité de ce 1er accouchement.
Oser écouter son ressenti
Pour ma 2ème fille, bien plus grosse que la première, j’étais en confiance aux vues de ma première expérience et pourtant cela à été plus difficile. Au fond de moi j’appréhendais la naissance de ce bébé plus gros. Allait-il passer? Mais cette peur je ne l’ai pas évoquée pleinement avec ma sage femme. Je ne suis pas allé la regarder en face pour la comprendre et la transcender. Résultat, ma fille est resté nichée en haut de mon ventre jusqu’à l’expulsion. Durant tout le travail, je voyais bien qu’elle ne descendait pas. Les contractions s’allongeaient, s’intensifiaient sans que cela la fasse descendre dans mon bassin.
Au milieu de cette douleur intense comme jamais, j’arrive à demander à ma sage femme: « Dis mois que c’est bientôt fini! » Je n’attendais pas une réponse type « Tout est fini dans 10 minutes! ». Elle m’a simplement dit « Oui ». C’est tout ce que j’avais besoin d’entendre. 10 minutes après ma fille est descendue d’un coup, perçant la poche des eaux et nous montrant le bout de son nez en même temps! C’est comme si j’avais eu besoin qu’on me dise que c’était possible, qu’elle allait sortir. Tout est dans le mental!
Un bébé éveillé
Se passer de la péridurale c’est aussi éviter à son bébé d’en être aussi impacté. La maman sous péridurale transmet, à travers le placenta, une faible dose d’analgésique à son bébé. L’engourdir aux vues du chemin complexe qu’il a à parcourir pour naître ne semble pas très logique. Si pour la maman accoucher sans anesthésie rend sensiblement le travail plus efficace et donc la naissance plus rapide, s’est aussi vrai du côté du bébé.
Une fois né, la première mise au sein en est facilitée et ainsi tout le début de l’allaitement. Le bébé est en totale possession de ses moyens pour découvrir son nouveau monde. Autant être éveillé pour embrasser ses 1ères odeurs, sensations, voix et images floues sachant qu’elles le marqueront inconsciemment pour le reste de sa vie. Mes filles ont toutes les deux ouverts grand leurs yeux rapidement après la naissance. Croiser ce regard vif, rencontrer son bébé pleinement, Wahouuuuu!
Un post-partum facilité
Pas de péridurale signifie aussi limiter les actes médicaux tels que la pose d’un cathéter dans le bas du dos, la pose d’une sonde urinaire, la surveillance permanente du rythme cardiaque de la mère et du bébé… Peu ou pas appareillée pendant tout le travail, tu seras libre de tes mouvements, plus détendue. Certaines femmes ressentent une faiblesse au niveau des jambes à la suite d’un accouchement sous péridurale. Sans anesthésie, tu seras capable de te mouvoir peu de temps après l’accouchement, de prendre soin de ton bébé et de toi-même.
La péridurale ralentit très souvent le travail et augmente donc le risque d’avoir recours aux forceps, aux ventouses et à l’épisiotomie. Ces techniques existent et sauvent parfois des vies, mais personne n’a envie de subir ces intrusions dans un moment si intime que celui de la naissance. De plus ces actes médicaux rendent plus difficile le post-partum aussi bien physiquement que psychologiquement. Te sentir bien dans son corps, dans sa tête et dans son cœur lors de la naissance de ton bébé ne fera que nourrir ta confiance en toi, en ton nouveau rôle de maman.
En résumé
Accoucher sans péridurale c’est : savoir s’entourer de personnes bienveillantes, avoir confiance en soi et en la nature, avoir confiance en son conjoint et surtout avoir confiance en son bébé. C’est se donner la chance de se connecter à la force immense qui est en chaque femme, c’est se faire le cadeau de la pleine conscience de devenir mère, c’est développer un mental à toute épreuve! Es-tu prête? Dis moi si cet article t’a aidé. N’hésite pas à me poser toutes tes questions! Je me ferais un plaisir de te répondre.
Décider d’accoucher sans péridurale c’est surtout s’y préparer alors n’hésite pas à lire les différents articles sur la multitude de préparation à la naissance qui existent, ici, là ou encore par ici!
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